Journaliste, 23 ans.
Marseille ville de contraste. Dans la cité phocéenne, rares sont les artistes à ne pas trouver l’inspiration auprès de ses habitants hauts en couleur, son front de mer impressionnant, ses 1000 villages ou ses reliefs importants. À l’instar de l’artiste-photographe français JR venu coller devant l’emblématique cinéma Le Gyptis, à la Belle-de-Mai, tous sont marqués par cette ville cosmopolite dont les habitants sont si fiers. Pourtant, si la culture s’inspire de Marseille et vient à elle, la réciproque n’est pas forcément vraie. Hormis quelques lieux dont les noms sont familiers aux oreilles de tous comme le MuCem, la deuxième ville de France a longtemps connu un retard important en termes de lieux dédiés à la culture.
En train de rattraper son retard depuis, notamment, 2013 quand Marseille fut la brillante capitale européenne de la Culture, elle redécouvre également les cinémas. En dehors du célèbre Alhambra, à Saint-Henri dans le 16e arrondissement, ou du Gyptis, la capacité était très inférieure à celle des autres grandes villes françaises, surtout en matière de cinéma d’art et d’essai. Un comble d’avoir autant de cinémas aux rideaux fermés pour une commune quasi-voisine de La Ciotat où fut créé le cinéma par les Frères Lumières.
La réouverture, le 9 septembre 2020, du Gyptis après des mois à l’arrêt est un nouvel élan culturel pour Marseille, où pour beaucoup comme ce jeune, la vie se déroule essentiellement dans la rue, un lieu de partage, de convivialité, mais aussi d’ennui et de trafics.